La notion d’accountability est donc contestable au regard notamment du poidspersistant des identités et des traditions administratives et juridiques nationales.Or, la tradition est l’âme du droit et de l’administration d’un État ; elle est le résultat d’une longue sédimentation héréditaire et d’une accumulation d’habitudes sociales, pratiques administratives et constructions normatives qui ont donné naissance à un ensemble de coutumes, d’idées, de sentiments, de croyances, de valeurs, de normes, de modes de pensée juridique et d’institutions ; en bref à des identités. Ces éléments constituent la synthèse du passé juridique d’un peuple et l’héritage de tous ses ancêtres. L’identité d’un système de droit est la relation que celui-ci entretient avec lui-même, c’est une dimension de son existence et de sa persistance. L’identité juridique désigne ainsi l’ensemble des conditions juridiques, politiques, sociales, administratives, historiques nécessaires et suffisantes permettant à un objet d’être ce qu’il est juridiquement. Mais l’identité ne doit pas être entendue de manière statique. L’identité se transforme avec son environnement mais sans perdre sa substance.